Clarisse Cremer

Notre culottée du mois est Clarisse Cremer, aussi appelée “la Machine”, la femme la plus rapide du monde en monocoque, voici son parcours !

En novembre 2018, la Team Banque Populaire est à la recherche du nouveau visage qui la représentera lors de la mythique course du Vendée Globe. Cette épreuve en solitaire, considérée par toustes comme la plus difficile, traverse les zones de navigation les plus dangereuses de la planète, sur un monocoque de 18,5 mètres de long, à une vitesse de 20 nœuds, autour du monde. Clarisse Crémer, jeune navigatrice prometteuse, correspond aux attentes et aux valeurs portées par la Team Banque Populaire. Au-delà de ses talents sportifs, elle est en effet une très bonne communicante, et est surtout la marraine de l’association Lazare, dont l’objet est de militer pour la réinsertion des personnes sans-abri.

Malgré sa courte expérience professionnelle, Clarisse prend le départ de la neuvième édition du Vendée Globe, avec un objectif clair : boucler la course et passer la ligne d’arrivée. Grâce à ses choix tactiques, elle parvient à devancer le peloton de tête, et maintient son avance, et arrive à bon port, le 3 fevrier 2021.
Elle arrive en 12ieme position, et obtient à cette occasion le statut de la femme la plus rapide du monde en monocoque, avec un temps de 87 jours, 2 heures, 24 minutes et 25 secondes en mer, tout en rappelant à l'arrivée que “la voile est un sport mixte“!

Clarisse Crémer accouche en novembre 2022. En février 2023, elle est débarquée février par son sponsor « Banque populaire » juste après son congé maternité, sous pretexte que ”cela représente pour eux un risque qu'ils ne souhaitent finalement pas courir”. 

Clarisse Crémer monte au créneau et décide de dire haut et fort ses positions, en critiquant  publiquement ce choix, et en soulignant le frein pour l'insertion des femmes dans le sport de haut niveau : « Ils sont prêts à assumer le risque d’un trimaran géant, et tous les aléas naturels, techniques et humains liés à la course au large, mais visiblement pas celui de la maternité »
Suite à la polémique gonflante, le sponsor décide de se retirer de la course.

Selon un magazine mensuel consacré à la voile, le vrai responsable de ce choix discriminatoire serait l'organisation de la course, qui aurait été au courant des décisions misogynes et n'aurait rien fait pour les regler. 

Lorsqu’on lui demande comment elle a vécu cette injustice, Clarisse répond “ Ce n’est pas facile de se retrouver dans une telle situation, surtout quand on vient d’avoir un bébé. C’est important d’en parler, le post-partum n’est pas un moment facile.(...) alors quand vous ajoutez un problème professionnel par-dessus, un bruit médiatique auquel je ne suis pas du tout habituée… Maintenant, j’assume complètement ce que j’ai dit, je sais pourquoi je l’ai fait.” Elle ajoute “Cette décision souligne l'inégalité hommes-femmes dans le sport, même dans cette discipline mixte qu'est la voile.” Elle s’interroge : 

"On a beau jeu de déplorer, ensuite, le faible nombre de femmes sur les lignes de départ... Je pense surtout à toutes les femmes, sportives et les autres qui traversent des difficultés similaires sans avoir cette opportunité de prendre la parole. Que signifie l'égalité pour les femmes ? Se comporter en tout point comme les hommes et donc ne pas être enceinte ?" conclut la navigatrice qui espère que son message fera progresser la société pour l’égalité des sexes, au-delà du milieu sportif.


Nous soutenons Clarisse dans ces propos et souhaitons que ces paroles féministes essaiment. Nous souhaitons que les filles et femmes de demain n’auront à se poser la question d’une grossesse que pour elles, et pas pour les autres, et pas pour garder leur emploi, ni continuer leur pratique !